Prendre connaissance de quelques statistiques peut s'avérer utile quand on cherche à monter une pièce.
Ce tableau peut être récupéré dans le fichier PDF ci-après (cliquer) :
Le critère retenu pour qualifier le “poids” de chaque rôle est la présence en scène, que la scène soit courte ou non, que le rôle soit alors bavard ou non.
Rôles | Nb de scènes jouées |
Passapoil | 20 |
M. Laplume | 13 |
Clitandre Lebec | 12 |
Toinette | 10 |
M. Laplume frère | 9 |
Isabelle | 8 |
Maître Lumière | 3 |
De Gaze | 3 |
Lallumé | 1 |
• Remarque : On peut envisager de faire jouer les rôles de Maître Lumière et de Lallumé par un même comédien.
Une manière de commencer à penser une mise en scène peut consister à se pencher sur le décor, en en définissant les éléments indispensables (tout en tenant compte de l'espace scénique disponible). Ce qui suit n'est qu'UNE proposition parmi beaucoup d'autres possibilités, bien entendu.
Le lieu pourra représenter un large vestibule assez austère, à l”image du maître des lieux, qui ne fréquente que de vieux grimoires (cf. Acte III scène 2)
Dans votre cabinet vous passez nuit et jour,
Et vos livres, dit-on, sont vos seules amours.
Des étagères aux murs couverts de quelques gros livres pourront être disposées sur les parois. L'ensemble sera très sobrement meublé à l'exception d”une solide table, plutôt haute sur pieds pour permettre à Passapoil puis à M.Laplume de s’y glisser ; elle sera recouverte d’une lourde nappe...
Pour évoquer une présence féminine, celle d’Isabelle, fille de la maison, en âge d”être mariée, il pourra être disposé dans un coin une commode avec vase et quelques fleurs blanches.
Pas de portraits d”ancêtres aux murs, mais peut-être des blasons ou des arbres généalogiques.
Autres accessoires : saucisson, poulet, bouteille de vin, cruche d'eau, balais, bâton ?
Pour répondre à cette question, il est nécessaire de relever dans cette comédie les éléments qui nous permettent de la « situer dans le temps ». La première idée, si on considère qu’elle n’est avant tout qu’un pastiche du théâtre de Molière, c’est de « se la jouer "Grand Siècle" » : pour les Messieurs, chapeau en feutre empanaché, perruque, justaucorps, veste, culotte, bas de soie et comble de la coquetterie, souliers avec des rubans en ailes de moulin. Pour Isabelle, robe avec passements, broderies, manteau se terminant par une traîne... Valets et servante en rapport.
Mais il s’agit aussi de prendre en compte les nombreux clins d’œil, les anachronismes qui parsèment le texte... Par exemple, l’Encyclopédie (ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers -1751-1772) à laquelle fait allusion M. Laplume nous projette au XVIIIème siècle, Le Larousse au XIXème, le Robert au XXème, (Acte I scène 6). On pourrait relever également de nombreux mots ou expressions qui ne peuvent appartenir au vocabulaire « moliéresque »... Et, si on considère que cette comédie écrite au XXème siècle (dépôt légal 15 décembre 1997 n’96254) n’a été publiée qu’au XXIème (deuxième trimestre 2019), on comprend que le temps ne fait rien à l’affaire et que le choix des costumes ne se fera qu’en fonction de la sensibilité du metteur en scène (et des comédiens). « Plumaison pourrait être jouée aussi bien en polo et Converses qu’en vêtements d’époque » (cf. site Atelier de la Mémoire). Aussi dirions-nous, pour reprendre le défi de l’Avare, qui n’avait pas qu’un petit pois dans la tête : « Alors chiche ! »
À chaque metteur en scène, son interprétation.
Mais comment jouer cette comédie ? Avec sérieux, évidemment. “Plumaison” n’est en aucun cas une parodie, une imitation farcesque (cf. effets grossiers, personnages fantoches, etc.) des pièces de Molière mais, selon la pertinente analyse de Pierre Chaumont, un hommage rendu au fondateur de L’Illustre Théâtre... Il vaut mieux, donc, éviter d’en faire « un peu trop », comme on dit, de verser dans le grotesque voire la caricature. Passapoil, par exemple, n’est ni clown ni bouffon... Un paillard, certes, mais un paillard qui sait non sans esprit jongler avec les mots. Toinette, la pétulante et pétillante servante, ne manque ni d’à-propos ni de répartie. M. Laplume, possédé par l’idée de faire le bonheur de sa fille, est loin de n’être qu’un ridicule pantin...
Il convient en définitive de chercher à jouer « juste » : non pas à forcer le rire, mais à trouver un ton qui soit tout à la fois plaisant, léger et naturel, et qui sache respecter l’alexandrin.
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Dernière main : 30 août 2019 — © Guy Lejaille — Conception : Piteur