Un père, bourgeois plumassier, a en horreur son nom : Laplume. Il souhaite sincèrement le bonheur de sa fille Isabelle en lui faisant épouser un homme dont le nom effacera la disgrâce de son nom de naissance. Mais Isabelle en aime un autre, malheureusement mal nommé Lebec, dont elle est aimée en retour. Laplume frère, la servante Toinette et Passapoil, valet de Lebec, vont s’efforcer de permettre aux jeunes amoureux de s’épouser.
voir la page qui leur est consacrée
Au service de Clitandre, Passapoil, non sans rechigner, s’est revêtu de la livrée domestique pour espionner M. Laplume, un bourgeois qui s’est enrichi dans la « plumasserie ». Ce M. Laplume a une fille, la douce Isabelle, dont Clitandre est amoureux. Les deux jeunes gens s’aiment mais Clitandre craint un rival et Passapoil doit veiller au grain.
Alors que Passapoil s’empresse de courir aux cuisines, attiré par d’alléchantes odeurs ainsi que par les appas de Toinette, l’accorte servante de la maison, il est interpellé par M. Laplume qui l’accuse d’être coupable d’un outrageux forfait. Passapoil craint d’être démasqué mais en fait M. Laplume lui reproche son nom et lui impose celui de Bourguignon.
Outragé qu’on puisse ainsi le débaptiser, Passapoil rumine sa vengeance. Puis, revenant à la réalité d’un bon repas, il s’apprête à gagner les cuisines lorsqu’il est une nouvelle fois brisé dans son élan.
M. Laplume frère apparaît, excédé d’avoir dû attendre devant la porte et s’étonnant de trouver au milieu du vestibule Passapoil qui lui dit s’appeler, depuis peu, Bourguignon.
Le bruit des voix attire M. Laplume. Au cours de leur échange, on apprend qu’Isabelle aurait fait la connaissance d’un habile notaire qui saurait défendre au mieux les intérêts de son oncle qui vient justement de gagner tous ses procès. M. Laplume frère soupçonne ce charmant notaire d’avoir d’autres qualités moins avouables... Passapoil, qui n’a toujours pas réussi à s’esquiver, reçoit par M. Laplume la mission d’aller quérir Maître Lumière pour une urgente affaire.
Agacé par les railleries de son frère qui fait un portrait peu flatteur de Passapoil, M. Laplume avoue que c’est à la demande d’lsabelle qu’il a engagé ce Cerbère. Mais comme ce nom de Passapoil est incompatible avec celui de Laplume, il a été décrété qu’on l’appellerait désormais Bourguignon. L’oncle d’Isabelle est de plus en plus convaincu que sa nièce « cache » quelque chose mais s’inquiète aussi de voir que son frère ne s’est toujours pas défait de cette honte du nom qu’il porte, ce nom de Laplume qu’il traîne depuis l’enfance comme un déshonneur. Il essaie d’en rire mais ses plaisanteries ne font qu’irriter davantage M. Laplume. La crainte d’être surpris par Isabelle met fin à leur querelle.
Ce n’est que Toinette qui, dans tous ses états, vient annoncer que Passapoil, ayant par méprise but un verre d’eau, a perdu connaissance. Seule une bonne bouteille de bon vin pourrait le ressusciter. .
Toinette fait à sa maîtresse un récit truculent de la résurrection de Passapoil mais Isabelle ne partage pas son hilarité, craint le courroux de son père et le renvoi de leur « espion ». Toinetîe, qui n’a pas la langue dans sa poche, se permet de dire quelques vérités qui exaspèrent Isabelle, avant de s’esquiver habilement vers les cuisines.
L’irruption d’un oncle aussi moqueur qu’enjoué dissipe les humeurs chagrines d’Isabelle qui ne peut éviter d’avouer son amour pour Clitandre. Une idylle qu’elle dissimule à son père. En effet comment M. Laplume pourrait-il accueillir pour gendre un Lebec ? M. Laplume-frère s’en amuse mais, bien que conscient de la difficulté de raisonner son frère, promet d’apporter toute son aide à sa chère nièce.
La place vide, Passapoil, apparemment remis de ses émotions, réapparaît, fait le bilan de ses exploits, bien déterminé à régler ses comptes avec son maître ; cependant, lorsque celui-ci s’annonce, il essaie – mais en vain – de prendre la tangente.
Clitandre, exaspéré de ne pas avoir eu de nouvelles et sentant que quelque chose pourrait mettre en péril son bonheur, tance vertement son serviteur. Avant la fin du jour, il aura demandé la main d’Isabelle à son père.
Celui-ci se présente. Alors, sans hésiter, Clitandre fait sa déclaration, interloqué par l’attitude de M. Laplume qui semble se jouer de lui avant de le laisser en plant pour aller dîner.
Clitandre se retrouve complètement désorienté sous le regard narquois de Passapoil.
L’incorrigible Passapoil qui vient d’être accueilli de la plus vertueuse des façons par Toinette tourne cette mésaventure à son avantage et nous fait un éloge dithyrambique du soufflet puis, entendant des pas, se réfugie sous la table pour assouvir sa gourmandise.
Cette position peu confortable mais intéressante lui permet d’entendre sans être vu la conversation entre les deux frères Laplume . C’est ainsi qu’il apprend que M. Laplume, qui souhaite, avant toute chose, le bonheur de sa fille, songe à la marier avec quelqu’un qui lui apporterait un nom plus honorable que celui de Laplume qu’il a toujours exécré et qui lui a été depuis l’enfance un lourd fardeau. M. Laplume frère échoue dans sa tentative de lui parler de Clitandre. Ils se séparent, M. Laplume devant recevoir Maître Lumière.
Passapoil se félicite d’avoir pu surprendre cette conversation. Il tient peut-être là sa vengeance. Entendant les voix de M.Laplume et de Maître Lumière, il replonge sous la table.
Il comprend alors que ce notaire véreux entretient M. Laplume dans sa folie pour lui extorquer sa fortune et que ses malversations mettent en danger les amours de Clitandre et d’Isabelle. Au nom de De Gaze, Passapoil s’indigne.
Mais c’est l’occasion rêvée pour lui de se réhabiliter auprès de son maître, tout comme auprès de Toinette.
À peine Passapoil s’est-il évanoui, à la recherche de son maître, que celui-ci apparaît, tempêtant contre son serviteur dont il attend en vain des nouvelles, n’ayant toujours pas saisi l’étrange attitude de M. Laplume à son égard.
Toinette, surprise de le voir en ces lieux, ne peut lui fournir davantage d’explications.
Isabelle paraît enfin mais, lorsque Clitandre lui fait le récit de son entretien avec son père, elle demeure étonnée, le repas s’étant écoulé sans qu’aucune allusion n’ait été faite à propos de mariage... C’est alors que Clitandre croit apercevoir M.Laplume. On comprend alors sa méprise : ce n’est pas au père d’Isabelle qu’il a fait sa déclaration, mais à son oncle.
Passapoil, un peu émoustillé pour avoir fait le tour des tavernes à la recherche de son maître, a bien du mal à convaincre Toinette qu’un danger menace le bonheur des « amants ». Voulant pour prix de ses services obtenir un baiser de la servante, il se voit chassé hors de scène.
M. Laplume annonce à son frère qu’il vient de prendre de sérieuses décisions et qu’elles concernent l’avenir d’Isabelle. Le frère, sentant le moment propice, lui révèle que sa fille aime un certain Clitandre... Au seul nom de Lebec, M. Laplume se rebiffe : plutôt mourir que de voir sa fille affublée d’un tel nom.
Isabelle, convoquée par son père, essaie de l’enjôler, de le convaincre mais celui-ci, plus obstiné que jamais, refuse de l’entendre, déterminé à faire le bonheur de sa fille malgré elle en lui évitant de porter un nom aussi infamant.
Isabelle, désespérée, se confie à Toinette : pour déjouer le complot fomenté par Maître Lumière et de Gaze et sauver M. Laplume leurs griffes, un seul moyen... la ruse.
C’est ainsi qu’en recevant un complice de De Gaze, un certain Lallumé, envoyé en avant-garde, elle lui fait de la maison Laplume un état des lieux plus que lamentable : son maître est ruiné, sa fille malade n’a plus que quelques semaines à vivre. De quoi semer doute et zizanie entre le sinistre Maître Lumière et son acolyte De Gaze.
Clitandre essaie de consoler une Isabelle éplorée. Afin de la protéger et sur les conseils de Toinette, il la persuade de s’éloigner le temps de préparer avec l’aide d’une troupe de comédiens de ses amis une riposte aux assauts de De Gaze et de Maître Lumière qui ne sauraient tarder.
Effectivement, De Gaze, ayant reçu le rapport de Lallumé, s’introduit dans les lieux. Les deux rivaux s’affrontent, échangent de jolis noms d’oiseaux. De Gaze « s’évapore » en proférant des menaces.
Clitandre, ulcéré, est sur le point de mettre en place son stratagème lorsque M. Laplume, dans une confusion extrême, balbutiant des mots insensés, se jette devant lui. Clitandre saisit l’opportunité de cette « crise » délirante de M. Laplume pour envoyer Passapoil quérir un médecin de « ses » amis.
Inutile, car le médecin qui a la faculté de lire dans les rêves est déjà là. C’est une Toinette déguisée en savant qui se penche sur ce cas d’espèce qu’est M. Laplume et qui, avec habilité, « réveille » sa conscience. Elle l’oblige à se cacher sous la table.
C’est dans ces dispositions que M. Laplume peut surprendre l’échange aigre-doux entre Maître Lumière et De Gaze. Il comprend enfin que ces vautours ont voulu le plumer et se précipite sur eux avec rage. Les gredins essaient de s’enfuir...
... mais sont arrêtés par M. Laplume frère, Passapoil, Lebec, Isabelle et la troupe de comédiens. Pour obtenir sa complète guérison, M. Laplume doit consentir à attribuer la fonction de sommelier à Passapoil et à consentir au mariage entre Isabelle Laplume et Clitandre Lebec. Tout est bien qui finit bien : le père d’Isabelle est élevé au rang de chevalier au cours d’une pittoresque cérémonie et, par décret du susdit, Clitandre accède au grade de secrétaire et devient Lebec de Laplume...
Optimisation pour navigateurs récents [ ]
Dernière main : 24 août 2019 — © Guy Lejaille — Conception : Piteur